Personnalités nées de 1897 à nos jours

BURGOT Jean (1923-1944)

Né à Parigny le 28 juin 1923, ce jeune commis charcutier est un martyr de la Résistance qui a donné son nom à une des rues de notre ville. En juin 1940, il était à Mayenne quand il vit les premiers Allemands, il refusa d’entrée l’occupation ; revenu à Saint-Hilaire, il sabota les lignes, brouilla les pancartes pour égarer les convois, mais en septembre 1943, appelé au STO il dut se camoufler en Bretagne où il rejoignit très vite les maquis locaux FTP. En avril 1944, après avoir réceptionné un parachutage, il fut dénoncé et pris. Enfermé à la prison du Colombier à Rennes, il fut fusillé avec 31 de ses camarades le 8 juin 1944. La nuit qui précéda sa mort, il put écrire quelques mots d’un extrême courage à sa mère avant de tomber en martyr avec ses camarades sous les balles du peloton d’exécution, en chantant la Marseillaise. La ville de Saint-Hilaire lui fit des funérailles émouvantes le 2 octobre 1944.

CHEVAL Claude (1924-2003)

     Né le 13 août 1924, issu d’une vieille famille Saint-Hilairienne puisque l’on retrouve des traces d’un nommé Cheval dans des documents datés du XIème siècle. Son père Eugène Cheval était distillateur, c’était la coutume qu’un fils continue la profession de ses parents, il fit donc ses études dans une école d’ingénieur d’industrie alimentaire puis il revint à Saint-Hilaire pour aider son père dans l’entreprise familiale. Très occupé à l’entrepôt et à la distillerie, il mettra néanmoins sur pied un groupe de scoutisme en 1947, dont il assumera les charges pendant 4 années. Durant cette période il visitera en groupe, à bicyclette une partie de l’Europe sous l’égide d’une organisation de jeunesse. Ensuite, il continuera à parcourir le monde, tout en travaillant dans les pays qu’il visitait, c’est ainsi qu’il fut instituteur à Niamey, auxiliaire de la mission catholique de Bamako, professeur de CM2 à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Durant ses voyages, il fut incontestablement à l’aise grâce à sa connaissance de quatre langues.
     Claude Cheval, dont le père, Eugène, fut conseiller municipal pendant 24 ans et adjoint du Docteur Cuche, se présenta aux élections municipales de mars 1959, il bénéficia de la considération unanime dont jouissait sa famille, c’est ainsi qu’il devint maire de Saint-Hilaire contre toute attente le 22 mars 1959 à 32 ans, succédant au Docteur Cuche. Pendant son court mandat qui s’acheva le 25 juin 1962, il favorisera l’implantation de quatre entreprises : Allardi, Ceyde-Couillard, Martinaud et Junca, mais des différends avec son conseil municipal et l’administration l’amèneront à démissionner.
     Par la suite, il s’investira pleinement dans le social en construisant trois résidences pour personnes âgées « les Hirondelles » en juillet 1972 « les Mésanges » en avril 1983 et « les Fauvettes » en 1991.
     Un accident de santé en décembre 1994 mettra fin à ses fonctions de Président du conseil d’administration des Résidences et, sa santé retrouvée, il recommencera à parcourir le monde.
     Claude Cheval s’est intéressé à l’histoire de sa commune, il a publié plusieurs articles ayant trait à Saint-Hilaire aux XI et XIIème siècles dans la Revue de l’Avranchin (donation par Robert, comte d’Avranches à l’abbaye de Saint Benoist-sur-Loire – Aperçus économiques et démographiques sur Saint-Hilaire de 1083 à 1944 – Saint-Hilaire, l’origine du mot « Harcouêt » etc…
     Claude Cheval est décédé le 4 avril 2003 au cours d’un voyage en Guadeloupe.

GUINEBAULT Paul (1925 - 2007)

     Né le 19 mai 1925 à Louvigné du Désert où son père était notaire, il fut pensionnaire au Collège St Vincent de Rennes puis entreprit des études à la Faculté de Droit à Rennes. Là, il s’investit comme membre du bureau des Étudiants de la Faculté de Droit, et au plan sportif gagna les rangs de l’équipe de football de cette même faculté ; sa carrière sportive se poursuivit au sein des Cadets de Bretagne, puis du Club Rennais et enfin, au retour de l’armée, à l’U.S d’Antrain.
     Engagé volontaire à 19 ans, il a notamment participé avec les FFI aux combats de la poche de Lorient puis séjourna en Tchécoslovaquie avant de revenir en France pour terminer ses études.
     Sa carrière professionnelle débuta à Rennes comme clerc stagiaire, puis à Sens de Bretagne, Louvigné du Désert et enfin à Saint Hilaire où il reprendra l’étude de Maître Prunier située rue de la République, et ce, de 1956 jusqu’à fin 1992.
     Entré dans la vie municipale, il fut conseiller et adjoint de Monsieur Claude Cheval en 1959 ; 3 ans plus tard, il deviendra Maire, puis Conseiller Général en 1964.
     Saint-Hilaire durement touché par les bombardements eut d’abord à se reconstruire pour que les sinistrés retrouvent un toit, le Docteur Cuche, on l’a vu, s’y employa avec les Associations de remembrement et de reconstruction, mais fallait-il encore prévoir les structures municipales, associations et autres, autour des îlots reconstruits, c’est à cette dernière tâche que le nouveau maire œuvra pour faire de Saint-Hilaire une cité accueillante.
     Pendant les 21 années de son mandat de 1962 à 1983, ses principales réalisations ont été : la construction de l’Hôtel de Ville, la salle des fêtes, le cinéma Rex, le groupe scolaire primaire Lecroisey, l’école maternelle Beauséjour, la salle omnisports Lecroisey, la nouvelle gendarmerie, la station d’épuration des Pare-balles, mais aussi la construction de 388 logements H.L.M.
     En son Hôtel de Ville il reçut les plus grands champions de cyclisme de l’époque.
     De ses mandats de Conseiller Général (de 1964 à 1982) on retiendra son rôle d’animateur durant 9 années, de la commission des Affaires Économiques, section Touristique de la Manche, et de rapporteur de la commission Habitat et Construction.
     Il fut aussi Président du Syndicat mixte pour l’aménagement du lac de Vezins et sera à l’origine du Syndicat cantonal de transport scolaire et de l’Office municipal culturel et sportif.
     Son travail lui valut la médaille de Chevalier dans l’Ordre du Mérite qui lui fut décernée en juin 1976.
     Pour son passé militaire, il reçut la Croix du Combattant volontaire et devint Président local et cantonal de l’U.N.C (Union Nationale des Combattants) assurant en outre le poste de vice-président d’arrondissement.
     Ses collaborateurs les plus proches voyaient en lui, à leurs dires « un homme faisant preuve de dynamisme, d’esprit d’initiative, de clairvoyance et de souriante autorité »
     Paul Guinebault est décédé le 20 octobre 2007.

GANNÉ Michel (1939 - ….)

Originaire du Mortainais, né au Mesnil-Adelée le 7 août 1939, Michel Ganné ne manquait pas d’atouts pour bien sentir et comprendre les aspirations du monde rural en profonde mutation, quand il fut élu conseiller municipal de la « ville de la campagne » en mars 1977. Sa formation (technicien agricole, contrôleur laitier, inséminateur) renforça encore cette totale adéquation avec le terroir, et ce n’est pas un hasard s’il prit d’abord les rênes du canton (18 mars 1982) avant celles du chef-lieu l’année suivante. Dans ce laps de temps il s’était fixé un « cahier des charges » à la fois ambitieux et réaliste que l’on retrouve dans sa profession de foi de l’époque : « jouer la carte d’une mutation réussie, sans renier l’identité rurale du canton et du chef-lieu, le marché aux animaux et le marché forain de Saint-Hilaire, étant réputés pour être parmi les plus dynamiques de l’Ouest ».
Pour ce faire, il mènera son combat sur 4 axes :

Constituer avec les communes voisines un territoire de politiques et d’actions cohérentes et solidaires. La charte intercommunale d’aménagement et de développement signée en 1986 annonce une intercommunalité déjà en gestation avec un syndicat de secours et qui débouchera en 1993 sur l’une des premières communautés de communes dans un département, lui-même en avance en la matière, sur ses voisins.
Le maintien, voire la dynamisation, de l’existant se heurtent en 1996 (fermeture de la chirurgie et de la maternité) à des réalités qui dépassent le simple cadre local, puisqu’elles sont largement le fait de politiques contractuelles nationales. Mais il obtient des compromis ou des alternatives pour, au pire, atténuer les impacts de ces grandes réformes.
Homme de dossiers suivis et défendus, parfois âprement, il mène dans le même temps une politique de satisfaction des offres de proximité vraiment tangible ; le centre de secours (1985), le marché couvert (1986) qui étaient des « vieilles lunes »et aussi la mise en place du Plan d’Occupation des Sols (1986) un chantier plus discret mais combien important pour le développement futur de la ville.
Le complexe sportif de Marly (1988), les nombreuses rénovations : collège en 1990, salle des fêtes en 1991, cinéma en 2002, confortant la situation d’une agglomération renforcée en 1995 par la signature du contrat de « petite ville régionale ». Les plans d’eau (1993), l’urbanisation réussie, les voies de liaison donnant même un petit air de « capitale du Sud-Manche » à cette petite cité qui a aussi su relever le défi de l’intérêt culturel et touristique avec, par exemple, la réalisation du centre départemental d’Art Sacré.

La nature, on le sait, a horreur du vide. Avranches, de par sa zone d’attraction économique et sociologique réduite, quand Mortain perdit en 1926 sa sous-préfecture, ne put ou ne voulut jamais être en mesure de prendre le relais. Saint-Hilaire, sut alors du fait de son dynamisme naturel et de celui de ses élus s’imposer peu à peu face à l’engourdissement de Mortain. Michel Ganné fut alors incontestablement, au tournant du siècle l’homme de la situation pour lui faire passer un cap difficile. En 2005, quand l’écart s’accentue encore avec le recul de 10 ans de désenclavement lié à l’A 84 entre un Avranchin industriellement dynamique, et un Mortainais rural qui se dépeuple et périclite, Saint-Hilaire demeure grâce à la somme d’actions de ses élus, un pôle de développement actif et envié.
Michel Ganné, maire, vice-président du Conseil Général de la Manche depuis 1988, Président de la Communauté de Communes de Saint-Hilaire du Harcouët est officier dans l’ordre du Mérite Agricole, médaillé de la Jeunesse et des Sports, chevalier dans l’ordre national du Mérite ainsi que des Palmes Académiques.

LE GALL Robert ( 1946 – ….)

     Né à Saint-Hilaire du Harcouët le 26 février 1946 dans une ville en pleine reconstruction à laquelle son père Alain a beaucoup travaillé comme ingénieur des Ponts et Chaussées. Il est entré à l'abbaye Sainte-Anne-de-Kergonan (Morbihan) après des études de lettres supérieures et y a fait son noviciat..
     Il a prononcé ses premiers vœux monastiques le 8 décembre 1965 et a commencé des études de philosophie dans cette abbaye avant de faire sa théologie à l'Abbaye de Solesmes puis à l'Université de Fribourg en Suisse. Il est titulaire d'une maîtrise de théologie dogmatique.
     Robert Le Gall a été ordonné prêtre le 24 août 1974, ensuite a été élu prieur de l'Abbaye de Kergonan de 1976 à 1983 puis 4ème Abbé de Kergonan le 27 mai 1983. De 1984 à 1990 il a été membre du bureau des Supérieurs Majeurs de la région apostolique de l'Ouest et a été parallèlement, de 1986 à 1992, membre du bureau de la Conférence monastique de France.
     De 1992 à 2001, il a été le président de la Fondation des monastères et premier des Abbés conseillers auprès de l'Abbé de Solesmes. Le 16 octobre 2001, il a été nommé Évêque de Mende (Lozère) et Archevêque de Toulouse le 11 juillet 2006.
     Mgr Le Gall est président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle. A Rome, il est membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.
     Il a initié en 1992 le Groupe de Chevetogne, qui réunit deux fois par an des laïcs engagés dans des responsabilités politiques, économiques ou culturelles ainsi que des moines et moniales de pays européens.
     Mgr Le Gall a publié de nombreux articles et livres sur la liturgie et la spiritualité biblique. Il a aussi écrit un livre de dialogues « le Moine et le Lama » avec un lama tibétain, Jigné Rinpoché. (2001, Fayard).