La vie religieuse à Saint-Hilaire dans les années 1940-1950
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Si actuellement la paroisse de Saint-Hilaire doit partager son clergé avec plusieurs
paroisses voisines, les activités religieuses étaient, avant la guerre 39/45 et pendant l’Occupation, encadrées par un curé doyen, le chanoine ROBLIN,
qui devait disparaître tragiquement lors du bombardement du 14 juin 1944. Il était assisté de 2 vicaires.
Évoquons ici le souvenir de l’abbé Roger Thomas qui, non mobilisé en 1939 pour raison de santé, a dû se rendre à Rennes
pour passer devant une commission de réforme en mai 40, et est mort, victime d’un accident de la route lors de son retour à Saint-Hilaire.
Notons aussi la présence, pendant l’Occupation, de l’abbé Florin, un prêtre du nord de la France réfugié à
Saint-Hilaire.
Il semble cependant qu’un seul vicaire subsistait en 1944 puisque l’abbé Bochef
a eu la vie sauve en quittant la tranchée du jardin du presbytère pour aller secourir des blessés après la première vague du bombardement, et qu’aucun autre ecclésiastique n’a été
tué prés du chanoine ROBLIN lors de la seconde vague.
- La fête des Rogations était, chaque année, l’occasion d’une procession qui se rendait, par la rue d’Égypte, à la chapelle St Yves. Cette procession a encore eu lieu, je pense, quelques années après la Libération.
- Il convient aussi de garder le souvenir des magnifiques processions qui avaient lieu dans les rues de Saint-Hilaire à l’occasion de la fête Dieu. Comme dans d’autres villes la plupart des habitants tendaient, sur la façade de leur maison, des draps sur lesquels certains épinglaient des fleurs. Les quartiers rivalisaient d’ingéniosité pour confectionner des reposoirs plus beaux les uns que les autres.
Il serait impensable aujourd’hui de bloquer la circulation automobile pendant toute
une matinée dans les principales rues de Saint-Hilaire ; mais dès l’aube de véritables œuvres d’art étaient réalisées sur le macadam avec des sacs
de sciure que les teinturiers locaux avaient teintés, pour décorer la chaussée sur le parcours qu’allait emprunter la procession en fin de
matinée.
• Le bombardement du 14 juin 1944 a fait perdre à Saint-Hilaire son curé, son sacristain (Léon Béguin)
et son église.
Au cours de l’automne 1944, un nouveau curé doyen, le chanoine de BRIX est chargé de
la paroisse, et c’est lui qui entreprendra toutes les démarches nécessaires pour la reconstruction de l’église.
Lors de son installation à Saint-Hilaire, il fallait pour une « première messe »
rassemblant une foule importante de fidèles, un bâtiment suffisamment vaste. Cette messe d’installation a eu lieu dans un hangar des Ets LEHEC,
rue du Gué, à gauche en se dirigeant vers le Pont rouge.
- Tous les offices ( dominicaux et autres) ont eu lieu, jusqu’à la reconstruction de l’église dans la chapelle qui avait été aménagée dans l’immeuble du Cercle Catholique, Boulevard Gambetta.
- Les messes de minuit des noëls qui ont suivi la Libération méritent aussi une mention.
La chapelle du Bd Gambetta n’avait pas une capacité suffisante pour accueillir tous
les fidèles qui souhaitaient participer à la messe de minuit. Il suffisait d’en célébrer deux : l’une vers 23 h et l’autre à 1 heure du matin.
Bien entendu c’est la première qui avait la faveur de la majorité, aussi l’accès à la chapelle, pour celle-ci, était-il réglementé.
Les habitants de certaines rues, heureux élus, pouvaient s’ils le souhaitaient acheter – pour une somme modique - des tickets d’entrée, dans les
bureaux de tabac. L’année suivante c’est bien sûr les autres rues qui étaient favorisées. L’entrée à la messe de 1 heure par contre était libre
R. Charlot
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