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La Fête Dieu
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Extrait du journal Le Glaneur du 10 juin 1893
J’ai remarqué beaucoup moins d’entrain dans la population St Hilairienne que les années précédentes, Fidèle
écho, je répète simplement ce que maintes fois j’ai entendu au cours de la procession..
A quels motifs attribuer ce défaut de zèle, assurément indéniable, dont les regrettables effets se sont traduits d’une façon si visible ! Je laisse à plus autorisés que moi le soin de le chercher et celui de ressusciter le bel enthousiasme d’antan. La jeunesse de nos jours ne serait-elle plus la jeunesse d’autrefois ? Permettez-moi de n’en rien croire. Dix heures viennent de sonner et le carillon de la vieille tour annonce le départ de la precession. Le soleil prenant part à la fête, inonde de ses flots de lumière les ors des chasubles, les velours des bannières et les robes claires des fillettes, dont les rangs pressés s’engouffrent dans l’étroit goulet de la rue des Morts. Du parvis de l’église, le coup d’œil est ravissant. Au bas du pavé, le reposoir de Melle De Chérencé. Des bouillonnés de tulle, remplaçant la mousse de l’année dernière, marient leur blancheur neigeuse au vert sombre des arbustes, et l’effet produit est charmant. En face, comme gracieux pendant, la maison de Madame Duboscq attire l’attention par la richesse de sa décoration. Un petit autel, tout mignon, tout gentil, sans aucune prétention, est accolé à la maison de M. Maillot. Les fleurs artificielles et les plantes vivantes se trouvent confondues dans un si heureux mélange que l’œil le plus exercé ne saurait les distinguer les unes des autres. Près de l’hôtel de ville, sur le perron de la demeure de Mme Anger, au sommet d’un triangle assez correctement dessiné, une station élégante. L’effort ne se manifeste nulle part et cependant la réussite est complète. Tout au haut de la montée et voisins l’un de l’autre, deux reposoirs. Celui de la rue de la Motte, très frais, bien campé, encadré d’une double rangée de fleurs et d’arbustes, ne laissait aucune prise à la critique, comme la svelte charpente adossée au magasin de M. Asselin nous a paru une très heureuse innovation. En face du bassin, tapis dans un épais fouillis de tendre verdure, discrètement se cachait un hôtel paré avec art et dont la décoration décelait un goût éclairé, sur de lui-même. La science de la perspective, de l’illusion du lointain et du groupement des roches paraît appartenir à l’adroit constructeur du monument de la place St Michel. Des compliments ne lui ont pas manqué et ils nous semblent, du reste, parfaitement mérités. A l’entrée de la vieille rue d’Égypte, le souvenir de l’infatigable travailleuse, Marie Moisseron, se présente à notre esprit. Non sans émotion et avec un profond respect nous saluons la mémoire de cette fille au cœur d’or, au dévouement familial, digne d’être citée à tous comme exemple. Aussi nos remerciements, vont-ils directement à celle qui, dans une pieuse intention, a voulu continuer son œuvre et à la même place, avec les mêmes anges aux ailes déployées, orner le même reposoir. >br> Construite à la hâte contre la maison de M. Lelièvre, une minuscule station retient les yeux par l’harmonie de ses couleurs et la simplicité voulue de sa décoration. Sans plus tarder, adressons toutes nos félicitations aux habiles ouvriers du reposoir du bas de la rue de Mortain. Sans eux la procession s’arrêtait à mi-chemin, et sachons l’avouer, cela eût été vraiment dommage. En tout digne de ses aînés, l’autel de M. Lepeltier, dans la rue de Paris, mérite une mention particulière. Sur tout le parcours de la procession, l’absence complète de mousse avait été remarquée. Ici, au contraire, répandue à foison, elle caressait le regard de ses nuances délicates. Prêtant son concours à l’éclat de cette belle fête, la Musique Municipale a joué ses morceaux. Fier de sa bannière aux nombreuses médailles, son chef peut s’enorgueillir de ses succès. Sœur Henriette L.
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